Algérie, Architecture Sacrée de l'Islam

En Algérie, depuis la construction de la mosquée de Sidi Okba (près de Biskra, dans le sud-est du pays) qui remonte à l’an 686, et dont le style médinois indique bien l’ancienneté, ce patrimoine architectural sacré s’est considérablement développé, marquant les premières étapes de l’avènement de l’islam au Maghreb puis connaissant, sous l’influence des différentes périodes et dynasties, un extraordinaire enrichissement.C’est donc ce patrimoine que notre maison d’édition se propose de faire connaître à travers ce beau livre, en restituant de la manière la plus fidèle la diversité de ses procédés architecturaux et de ses styles, tant dans leurs structures que leurs traitements artistiques.

Cette diversité est particulièrement étendue en Algérie, pays dont l’immensité géographique, aux reliefs et climats très différents, a nécessité des adaptations au milieu et aux matériaux localement disponibles. Entre les petites mosquées de pierres des montagnes (Aurès, Kabylie…), celles en pisé des régions sahariennes et celles en briques des villes du nord, on peut relever une grande variété de conceptions, de moyens et de procédés. Les mosquées d’Algérie décrivent de la sorte l’évolution et les particularités du patrimoine national dans son ensemble.

Elles reflètent également une histoire riche d’évènements, d’influences et de traces des différentes obédiences et dynasties qui ont marqué l’évolution de l’islam dans le pays ou dans la région.

Aussi peut-on distinguer dans ce patrimoine architectural sacré les sources d’inspiration de l’Arabie, du Moyen-Orient et de l’Andalousie musulmane comme une récupération de matériaux, de styles et de techniques préexistant à l’adhésion au message coranique. Cela se vérifie, par exemple, dans le minaret maghrébin à base carrée ou l’utilisation de la tuile dite romaine pour les toitures.

Il s’agit, enfin, d’un patrimoine vivant dans la mesure où il combine des legs lointains et de nouveaux édifices qui se construisent aujourd’hui, en introduisant des techniques et innovations modernes. Cette faculté d’adaptation de l’architecture religieuse aux milieux, aux espaces et au temps illustre bien le caractère universel de l’islam qui a toujours évolué en respectant le génie et les traditions de construction des peuples qui embrassaient son dogme.