Racim, L'épopée des maîtres ornemanistes en Algérie

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Auteur : Zaki Bouzid

EAN : 9789961771594

Bel ouvrage traitant de la saga familiale des Racim, maîtres incontestés de l'enliminure et de la miniature en Algérie durant plus d'un siècle.

De la moitié du XIXe siècle au début du XXIe siècle, cinq artistes, liés par de proches parentés, vont porter de manière émérite l’expression picturale nationale, au moment où celle-ci était menacée au même titre que l’ensemble de l’identité culturelle du pays. Mais ils ne vont pas se contenter de défendre un héritage. Ils vont aussi l’enrichir et le développer.

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72,00 €

Fiche technique

Editeur Zaki Bouzid
Auteur Zaki Bouzid
Présentation Relié-Coffret
Nombre de pages 336
Année 2017
Dimension (cm) 28 x 26
Poids (gr) 2300
EAN 9789961771594

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Il traite en effet d’une saga familiale, celle des Racim, qui court sur trois générations, traverse des périodes sensibles et décisives de l’histoire algérienne et s’est avérée marquante pour l’évolution des arts visuels.

De la moitié du XIXe siècle au début du XXIe siècle, cinq artistes, liés par de proches parentés, vont porter de manière émérite l’expression picturale nationale, au moment où celle-ci était menacée au même titre que l’ensemble de l’identité culturelle du pays. Mais ils ne vont pas se contenter de défendre un héritage. Ils vont aussi l’enrichir et le développer.

Tout commence à la Casbah d’Alger où deux frères tiennent un atelier d’enluminure et de sculpture et peinture sur bois dans la plus pure tradition de ces disciplines. Il s’agit de Ali Ben Saïd Racim et Mohammed Ben Saïd Racim dont la notoriété est largement établie, autant pour leurs talents artistiques que la considération morale dont ils jouissaient auprès de leur entourage. On ne dispose pas d’informations précises sur leurs ascendants ainsi que sur l’origine de leur apprentissage. Mais il est fort probable qu’ils tenaient leur art d’une source familiale, comme cela était de coutume dans les siècles antérieurs. Ce mode de transmission, propre aux arts appliqués, ils le perpétueront à leur tour au profit de Omar Racim et Mohammed Racim, les deux fils d’Ali Ben Saïd Racim. Père et oncle se dévoueront pour les initier, dès leur plus jeune âge, aux techniques mais aussi à l’esprit de leur travail créatif. La contribution de l’oncle aurait été plus importante que celle du père et, là aussi, on retrouve une situation alors fréquente dans l’ensemble des métiers de famille où l’autorité du père était souvent sciemment limitée à sa dimension morale, laissant à l’oncle ou un proche parent plus de latitude dans la mission pédagogique. Une sorte de répartition traditionnelle des tâches, distinguant entre l’éducation globale, celle des valeurs, et la formation professionnelle, celle des savoir-faire.

L’aîné des deux fi ls, Omar Racim (1884-1959), se distinguera très tôt par ses aptitudes remarquables dans l’enluminure et la calligraphie. Destiné avec son cadet à prendre la relève de son père et de son oncle dans l’atelier familial, l’époque disposera autrement de son parcours.

Les conditions socio-économiques des Algériens étant difficiles, il devra travailler dans une imprimerie coloniale dès l’âge de 14 ans. Une obligation qui se révèlera positive puisqu’elle le mettra en contact avec un monde nouveau, lui permettant de découvrir la presse et

l’édition et de s’intéresser à la politique. Autodidacte et parfait bilingue, il milite dans le mouvement des Jeunes Algériens créé par l’Emir Khaled, petit-fils de l’Emir Abdelkader. Il écrit de nombreux articles pour des titres paraissant en Tunisie dans lesquels il dénonce la situation des Maghrébins sous le règne colonial. Il créé en 1913 un journal qui sera interdit après quatre numéros. Ses activités nationalistes lui valent d’être emprisonné de 1915 à 1921. Cette activité politique et journalistique l’a empêché de produire davantage mais il a laissé des œuvres admirables, notamment dans son domaine d’excellence, l’enluminure. Et, en 1939, il créera à la Casbah une école d’enluminure et de calligraphie qui donnera lieu à une pléiade d’artistes et revivifia les arts anciens. Son jeune frère, Mohammed Racim (1896-1975) se distinguera dans l’ensemble des disciplines traditionnelles.

Mais il va surtout devenir le père de la miniature algérienne, qu’il va littéralement « inventer » car on ne lui connaît pas de prédécesseurs dans l’histoire du pays. En effet, l’Algérie ne possède pas de traces antérieures d’une miniature autochtone. Ses travaux artistiques pour des éditeurs européens orientalistes lui valent de voyager, à Paris, Londres, Vienne, Cordoue, Le Caire, Stockholm, etc. Ses incursions dans les musées et à travers les manuscrits des bibliothèques lui font découvrir la miniature persane qu’il décide d’adapter à l’univers algérien. La qualité de ses créations l’impose comme un maître du genre à travers l’Europe mais également dans le monde musulman où pourtant, dans plusieurs pays, la miniature était pratiquée depuis des siècles. Avec une maîtrise exceptionnelle de sadiscipline et une connaissance établie de l’art universel (il a même pratiqué la peinture à l’huile), le cadet des Racim jouira d’une véritable renommée internationale. Ses œuvres font partie aujourd’hui de collections muséales et privées prestigieuses comme elles continuent à animer des ventes aux enchères élevées.

Le cinquième élément de cette saga artistique, Ali Ali Khodja (1923-2010), est le neveu des frères Racim, ses oncles maternels, qui le prendront en charge au décès de son père et lui transmettront tout leur art. Il reçoit parallèlement un enseignement artistique universel à l’Ecole des Beaux arts d’Alger, notamment auprès d’Andrée du Pac, peintre orientaliste. Cette double formation – traditionnelle et académique, algérienne et européenne – unique en son genre, le met au contact des courants modernes de la peinture qui le séduiront par leurs démarches novatrices.

Encouragé par Mohammed Racim, il suivra une voie différente, cherchant à intégrer dans l’abstraction l’univers chromatique et l’esprit raffiné des miniatures, faisant déboucher ainsi sa filiation familiale et artistique sur la voie d’un renouvellement créatif original. La saga des Racim est, à maints égards, représentative de la contribution des arts à la défense de l’identité nationale. Elle exprime aussi l’évolution de l’art algérien, toutes disciplines comprises, où les éléments du patrimoine, qui continuent à être préservés dans leurs traditions et formes, font l’objet également d’une réinterprétation contemporaine. Les Racim constituent ainsi un exemple édifiant de l’aventure de l’art à travers les générations et les époques et nous espérons, à travers cet ouvrage, rendre un hommage à leur contribution commune comme à leurs individualités.

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Racim, L'épopée des maîtres ornemanistes en Algérie

Racim, L'épopée des maîtres ornemanistes en Algérie

Auteur : Zaki Bouzid

EAN : 9789961771594

Bel ouvrage traitant de la saga familiale des Racim, maîtres incontestés de l'enliminure et de la miniature en Algérie durant plus d'un siècle.

De la moitié du XIXe siècle au début du XXIe siècle, cinq artistes, liés par de proches parentés, vont porter de manière émérite l’expression picturale nationale, au moment où celle-ci était menacée au même titre que l’ensemble de l’identité culturelle du pays. Mais ils ne vont pas se contenter de défendre un héritage. Ils vont aussi l’enrichir et le développer.

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