Promenade amoureuse, le collier de la colombe

Ibn Hazm avait besoin de s’évader d’un présent étouffant, en se réfugiant dans les souvenirs de sa prime enfance, pour revivre ses moments de bonheur, au milieu de femmes cultivées et raffinées qui l’avaient adulé ; c’est cette tranche de sa vie qui est la matière première de cette épître, ce en quoi il diffère de ceux qui ont parlé de l’amour d’une manière impersonnelle.

Grâce à Ibn Hazm, nous découvrons l’amour tel qu’on le vivait en son temps ; doué d’un sens aigu de l’observation et d’une mémoire étonnante, il nous a décrit leurs manières de se divertir, en sachant que le divertissement le plus prisé était d’aimer et de se faire aimer, car ces aristocrates désœuvrées ne pensaient qu’à l’amour !

Malgré toutes les précautions prises, les lourdes portes des palais arrivaient à s’entrouvrir en particulier la nuit, moment propice pour retrouver l’élu de son cœur. L’amour, affirme Ibn Hazm, est un sentiment noble qui envahit les cœurs des hommes et des femmes, d’où cette attirance impérieuse et ce désir de rencontrer l’autre, par tous les moyens possibles.

C’est en se référant à son expérience personnelle et à des témoignages d’amis dignes de foi qu’Ibn Hazm nous fait découvrir les comportements d’un monde souterrain ; il évoquera les relations aussi bien hétérosexuelles qu’homosexuelles, sans manifester aucune réprobation.